Aux alentours de Nandy (77)

20 octobre 2013

Pour cette randonnée, une fois n'est pas coutume, nous allons suivre le trajet concocté par Aurélie notre fille et son fiancé Yann.
D'après la météo, pas de pluie de prévue pendant notre parcours. Le circuit a été aménagé par les jeunes pour permettre à Bastien notre petit fils de pouvoir déjeuner au chaud à la maison.

Le départ est donné devant le Pavillon Royal de Nandy. Il est presque 10 heures. Vous voyez, c'est marqué A sur la carte ?

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photo1Louis XV chassait dans les forêts de Sénart et Rougeau. Michel Bouret, secrétaire du cabinet du roi, savait ce dernier particulièrement sensible à la beauté des paysages. Il décida de faire construire un rendez-vous de chasse pour le roi. Il fit ériger un véritable petit palais où le Roi ne vint qu'une fois...

Le Pavillon royal, l'orangeraie et la ferme du domaine appartiennent aujourd'hui à des particuliers. Les espaces alentours ont été acquis par l'Agence des Espaces Verts d'Ile-de-France. Il s'agit d'un domaine d'environ 700 000m², dessiné entre 1742 et 1777. Il a fait l'objet de nombreux aménagements au fil des siècles, avec pour principaux commanditaires Etienne-Michel Bouret, Justinien Clary et Henri Piollet. Le domaine est d'une très grande variété dans sa composition. S'y côtoient bois, bois paysagers, massifs et groupes d'arbres isolés, clairières, prairies ornementées ou pâturées, parterres de gazon, potager-verger. Depuis septembre 2009, le domaine est ouvert au public.

Le ciel est chargé, nous avons fait à peine quelques pas, que quelques gouttes se sentent obligées de nous accompagner, notre fille court récupérer un parapluie pour le père de son fiston, pour notre part, nous avons toujours dans notre sac à dos, nos ponchos.

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Alors, ils ne sont pas beaux, nos randonneurs !!!!

Pendant quelques minutes, la pluie est dense, mais cela ne nous décourage aucunement. Le sol est bien humide, mais pour l'instant personne ne se plaint de pieds contrariés ou de chaussettes mouillées.

Nous nous dirigeons vers la Seine et bifurquons sur notre gauche dans un petit sentier qui va la longer pendant un moment.

Nous nous retrouvons route de Morsang, puis Rue de la Croix Fontaine. Il y a de beaux parcs et de jolies maisons.

photo5L'Orangerie de Croix Fontaine est une demeure du XVIIIe siècle récemment réaménagée. Trois chambres indépendantes de 35 m² au décor raffiné, avec salle de bain ou douche. (Pour deux personnes, avec la possibilité de coucher un ou deux enfants). Petit déjeuner servi au jardin l'été, devant la cheminée en hiver, avec confitures maison. Dîner sur réservation : cuisine française de tradition, menus enfants.

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Nous sommes à l'entrée de Seine Port, nous tournons sur notre gauche et empruntons la route de Nandy. Elle grimpe pas mal et il y a de la circulation. La pluie s'est arrêtée et il y a un rayon de soleil. Les adultes se relayent pour porter les presque 11 kg de notre Bastien.

Au virage, en haut de la côte, prendre que la droite, le chemin du port. Il y a plein d'escargots et tout à coup, nous nous retrouvons face à un troupeau de chèvres. Que font t'elles ici ?

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Un peu plus loin, nous tournons rue de Seine Port et rejoignons tranquillement le petit village de Noisement.

Nous tournons à droite, Rue du Moulin Deforge, les maisons sont en pierre. Puis à gauche, dans le Chemin des Meuniers. Bastien profite de la route goudronnée pour faire quelques pas, il ne marche pas depuis bien longtemps et se débrouille comme un grand. Nous amorçons une montée et il suit toujours, la chienne pour sa part est intriguée. Pourquoi n'est t'il pas dans son sac à dos ?

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Nous faisons une petite halte et savourons tous ensemble quelques bananes qui sont les bienvenues.

Nous continuons le Chemin des Meuniers jusqu'au chemin des grands courts, cette portion de route est au milieu des champs.

Nous bifurquons très rapidement sur notre gauche, un chemin est à prendre au pied d'un pylone. C'est assez humide mais encore praticable. Celui ci nous permet de regagner la N446 que nous devons traverser.

Nous prenons ensuite la rue de Montbreau et tournons sur notre gauche pour emprunter la route de Savigny qui est en fait un petit sentier qui longe un petit ru.

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Yann découvre avec ravissement de "jolis poireaux".

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Comme d'habitude, il y a toujours un moment de flottement,

ou il faut pour plus de sureté se rapprocher d'une carte ou d'un plan

Tiens voila que moi aussi, comme mon illustre père

Que je me mets à écrire à l'aide de vers

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Bon après un petit moment de conciliabule, les garçons se décident et nous avouent être déjà passé par là, il y a quelques semaines. Bastien de son côté, étudie le plan pour nous aider.

Nous sommes à Nandy et découvrons un cadran solaire sur le haut d'un immeuble au bout de la rue de l'Eglise.

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Nous faisons ensuite un petit détour, pour découvrir le Château de Nandy

Une histoire souvent féconde en drames, toujours riche de leçons et ainsi le présent rattaché au passé s'insère dans une tradition où les malheurs suivis de résurrection enseignent à ne pas désespérer de l'avenir.
En ce coin de France où le capétien travaille dès l'origine à faire la patrie, on retrouve la trace, non seulement de ceux qui l'aidèrent dans sa grande oeuvre, mais encore du maître lui même :

Geoffroy de Nandy accompagne Philippe Auguste à la croisade, et date sont testament de Saint Jean d’Acre en 1191 ; au XIVe siècle, la reine Jeanne d’Evreux, veuve de Charles IV le Bel possède le fief de Nandy que sa fille Blanche, duchesse d’Orléans, lègue par testament à l’abbaye de Pont-aux-Dames.
Le fief dépendit de l’abbaye jusqu’à la Révolution.

C’est au XIVe siècle que la terre de Nandy échoit à la famille entre les mains de laquelle elle restera le plus longtemps : les Galluccio de l’Hospital. Ces immigrés italiens s’allient de bonne heure aux plus grandes maisons de France. Le sang de nos maréchaux semble les attirer, puisque Adrien épouse une Rouault de Gamaches et François une La Châtre. Ils jouissent de la confiance des rois qu’ils servent comme échansons à la Cour ou comme baillis en province. Leur domaine s’arrondit en Brie où ils possèdent outre Nandy, Vitry, Nogent et Coubert. De bonne heure un Château s’élève à Nandy que ravagent pendant les guerres de religion les bandes armées qui parcourent la région. Quand le pays recouvre enfin la paix, à l’avènement d’ Henri IV, le Château de l’Hospital semble n’avoir plus été que ruines.

Celui qui le relève, Louis est justement un des capitanes qui ont contribué le mieux à apaiser les troubles. Habile homme il sert bien ses intérêts en même temps que ceux de la France. Ligueur et même Gouverneur de Meaux pour la Ligue ; dès que Henri IV a abjuré le protestantisme, il se rallie à lui un des premiers et lui livre Meaux. La faveur du roi l’en récompense et il devient capitaine des gardes du corps. Sa grande situation lui permet de réédifier le Château de ses pères à peu près tel que nous le voyons aujourd’hui, mais il meurt jeune en 1611.

Sous les héritiers de Louis, sa veuve d’abord, Françoise de Brichanteau, puis son fils aîné Nicolas, le Château gagne en éclat. Nicolas ayant débarrassé Louis XIII de l’insolent Concini, devient Maréchal de France, il combat les protestants et les espagnols mais son humeur brutale le dessert. Gouverneur de Provence, il a une altercation avec l’Archevêque de Bordeaux, Sourdis, Chef des Conseils du Roi en l’armée navale, qu’il traite de « cagot », de « breviaire » et qu’il bâtonne. Richelieu le rappelle et l’envoie séjourner à la Bastille, mais le Roi lui pardonne, il est fait duc et a l’honneur de recevoir Louis XIII en son château de Nandy le 15 octobre 1642.

Le fils de Nicolas, François-Marie, délaissant Nandy, l’aliène finalement en 1664. Dès lors, le domaine passe entre les mains de plusieurs familles dont la plus illustre est celle des La Vieuville. En 1789, Lucien-Julien, marquis de Perthuis en est seigneur, Gentilhomme éclairé, il protège l’agriculture et refuse d’émigrer. Aussi le Château échappe-t-il au pillage et, sous l’empire, le marquis devient maire de la commune, ses descendants le revendent en 1850.

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Aujourd'hui, Nandy est la propriété des petites filles de feu M. Gaston Cousin sur les plans de qui fût construit le pont Alexandre III. Le temps et les hommes ont respecté l'oeuvre de Louis de l'Hospital. Au fond de la cour d'honneur, la façade principale que les documents permetten de dater avec certitude des toutes premières années du XVIIe siècle et où la pierre se mêle à la brique, rappelle les constructions contemporaines de Fontainebleau. Les successeurs de Louis l'ont flanquée de bâtiments circulaires et surbaissés qui la relient à deux pavillons de même style. Une ballustrade ornée de vases et de statues ferme cette cour d'honneur où l'on accède entre des pelouses par une longue allée précédée d'une grille imposante.

La façade, elle aussi du début du XVIIe siècle regarde un parc qu'agrémente un étang alimenté d'eau vive. Là où s'étendent aujourd'hui des pelouses entre des bosquets était aménagé un jardin à la française dont un plan datant du XVIIe siècle et conservé au château permet de restituer la grandeur et le noble dessin. La façade nord, remaniée à la fin du XVIIe n'est construite que de pierre. La tradition l'attribue à Mansard.

Les garçons vont acheter le pain et nous poursuivons ensuite par la promenade du Bourg, la rue de l'Etang pour revenir à la rue du Pavillon Royal.

Il est plus de 13 heures, nous avons fait 10 kilomètres, Bastien est charmant, il ne râle pas pourtant il doit, comme nous, avoir faim.